Nouveaux métiers, impression 3D… Le jet d’encre pourrait modifier le secteur. Éclaircissements avec Régis Thienard.
Régis Thienard, concepteur de machines d’impression et précurseur du jet d’encre, vient de publier un livre consacré au jet d’encre (Le Jet d’encre, en autoédition, 245 pages). Il explique de nombreux points techniques sur cette technologie et donne également son point de vue sur les perspectives de ce type d’impression…
GraphiLine : Vous écrivez que, contrairement à ce que l’on serait tenté de penser, le numérique crée de nouveaux métiers et exige de nouvelles expertises. Quels sont ces nouveaux métiers du numérique ?
Régis Thienard : On devait supprimer les photograveurs, mais la colorimétrie est un facteur clé de l’impression numérique qui nécessite beaucoup de personnes. Le PDF est ancré chez les imprimeurs, mais il faut des protocoles, des normes, car ce n’est plus l’œil, mais c’est la machine qui va contrôler.
Il faut donc toujours avoir plus d’experts en colorimétrie en amont.
Et les flux de productions sont les plus complexes. Les imprimeurs ouvrent la possibilité à leurs clients d’envoyer des fichiers par internet par exemple. Il faut aussi sécuriser tout ça et cela demande des experts de plus en plus formés en informatique.
L’intelligente artificielle nécessite aussi des informaticiens.
Et selon moi, une presse numérique aura besoin de moins de personnes qu’une presse offset pour fonctionner, mais il va falloir avoir beaucoup plus de clients, car les tirages se raccourcissent. Et il faut aller chercher de ses clients, cela développe les postes de commerciaux.
Que peut-on attendre du jet d’encre dans les prochaines années ?
Qu’il soit couplé à de l’électronique imprimée et à de l’impression 3D.
La qualité et la fiabilité aussi. Mais ce sont deux sujets sur lesquels tout le monde travaille. D’ailleurs la Drupa va sûrement montrer de nouvelles possibilités en termes de qualité et fiabilité.
L’impression 3D concerne-elle le métier d’imprimeur ?
Oui, l’impression 3D concerne les imprimeurs de la PLV. Ils font déjà des montages en volume. L’impression 3D est seulement un outil différent.
Et l’impression 3D reste de l’impression à partir du moment où le sens du toucher est sollicité. Cela reste du domaine du métier d’art de l’imprimerie. D’ailleurs, plusieurs constructeurs spécialisés dans les arts graphiques proposent des imprimantes 3D.
Et l’électronique imprimée ?
L’électronique imprimée peut servir pour tout un tas d’imprimeurs : pour les imprimeurs de PLV, mais aussi de packaging, d’étiquettes ou de tissus par exemple.
Pour quelles applications l’électronique imprimée sera-t-elle utile ?
Cela peut être contre le vol, la contrefaçon, pour des informations supplémentaires pour la sécurité alimentaire, pour la pharmaceutique.. On pourrait aussi imaginer un tissu avec des capteurs cardiaques…
En impression 3D, cela peut être dans le domaine médical des prothèses qui seraient avec des motifs pour dédramatiser ce matériel.
Ce sont de nouvelles opportunités.
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